27/12/10

Quoi de neuf en 2011 pour les Bruxellois ?

par Philippe Delstanche

Six mois après les élections du 13 juin dernier, Bruxelles est encore toujours un des obstacles les plus importants à la conclusion d’un accord entre les vainqueurs de ces élections.

Six mois plus tard, les Bruxellois sont toujours sans réponses à leurs questions essentielles qui, si elles ne sont pas très prochainement résolues, deviendront dramatiques pour la vie quotidienne d’une majorité de citoyens. On pense, entre autres choses, à l’augmentation démographique importante et les besoins accrus en matière d’enseignement, de logement et d’accueil de la petite enfance, l’afflux très important de demandeurs d’asile que Bruxelles doit gérer sans aide extérieure, la gestion de la sécurité des multiples réunions politiques européennes et internationales, l’encadrement des deux cents manifestations annuelles diverses, sans parler des problèmes de circulation liés à ces divers événements. Et la Région bruxelloise est toujours structurellement sous-financée.

Mais, en cette fin d’année 2010, quel bilan peut-on faire et que peut-on espérer pour la future année 2011 ?

Tentative de bilan

Certes, depuis la première apparition de Pro Bruxsel à des élections, en juin 2009, de nombreux acteurs politiques bruxellois ont repris à leur compte, lors de déclarations plus ou moins spectaculaires, un certain nombre de nos revendications, telles que les listes bilingues à Bruxelles, la régionalisation de l’enseignement, un enseignement bilingue, un péage urbain, le prélèvement de l’impôt des personnes physiques sur le lieu de travail plutôt que sur le lieu de résidence, un financement équitable pour la Région bruxellois et bien d’autres encore.

Cela ne signifie pas pour autant que ces revendications sont reprises officiellement dans les programmes des partis auxquels appartiennent ces hommes et ces femmes politiques. En effet, çà ne leur coûte rien de reprendre nos arguments et cela leur permet d’argumenter que Pro Bruxsel n’est pas indispensable puisque, eux aussi, sont favorables aux thèses que nous défendons ! Habile manière de nous marginaliser sans frais. Cependant, ne boudons pas notre plaisir. Il est certain que si nous ne nous étions pas présentés aux suffrages des électeurs bruxellois, en juin 2009, jamais ces quelques propos en faveur d’une meilleure prise en compte de la réalité bruxelloise n’auraient reçu une telle publicité. Bien sûr les hypothétiques effets de ces mesures devront encore se faire attendre longtemps car les partis, tous communautarisés, n’ont aucun intérêt à voir le sort des Bruxellois s’améliorer au détriment du sort de la majorité de leurs électeurs, soit les Flamands d’une part et les Wallons d’autre part.

Cependant, ces prises de position de la part de certains politiques bruxellois posent clairement une double question. -Je ne parlerai ici que des hommes et des femmes politiques dont on peut reconnaître un véritable attachement à l’épanouissement de la Région bruxelloise, indépendamment de leur appartenance à un quelconque parti et non pas des déclarations de pure opportunité dont certains sont coutumiers. Si ces responsables politiques croient sincèrement dans ce qu’ils disent, et singulièrement lorsqu’ils reprennent certaines de nos propositions, pourquoi ne sont-elles pas plus fermement reprises par les instances de leurs partis respectifs ? Et, ensuite, voyant cette inertie partisane, pourquoi ne décident-ils pas de quitter leur parti pour se mettre davantage au service des Bruxellois au sein d’une formation spécifiquement bruxelloise et bilingue ? Je laisserai le soin à chacun de vous de répondre à ces deux questions. J’apprécierais également que certains de ces politiques, pour la plupart desquels j’ai un grand respect, puissent également apporter une réponse à ces deux questions.

Ce bilan en demi-teinte m’invite à envisager le futur de notre mouvement. Pro Bruxsel doit-il se réjouir de voir ainsi ses idées reprises par des ténors politiques bruxellois et considérer qu’une part importante de sa mission est réalisée ? Ou bien, ce début de reconnaissance de la justesse de nos thèses et de nos propositions doit-elle nous inciter à poursuivre notre démarche avec le même enthousiasme et la même détermination ? Ma conviction est que, si nos idées avancent, c’est bien, mais cela ne fait que renforcer la nécessité de les voir diffusées encore plus largement et, surtout, de les voir aboutir. Pour cela, nous devrons encore maintenir la pression et nous présenter aux suffrages des Bruxellois pour maintenir éveillée cette conscience régionale qui n’en est qu’aux premiers balbutiements. Parce que l’avenir que certains veulent écrire pour les Bruxellois est assez sombre.

Que nous réserve donc 2011 ?

Les négociations, ou les différentes étapes du psychodrame politico-communautaire auxquels les citoyens, flamands, wallons et bruxellois, assistent impuissants depuis plus de six mois, ne semblent pas apporter beaucoup de nouvelles très favorables aux Bruxellois, alors que tout le monde, au nord comme au sud de la frontière linguistique s’accorde à coups de rapports, tous les plus autorisés les uns que les autres, sur le fait que Bruxelles apporte au pays et singulièrement aux deux plus grandes régions bien plus que ce qu’elle leur coûte, c’est un euphémisme ! Certains rêvent d’un retour en arrière et de cogestion pure et simple de la Région bruxelloise, d’autres souhaitent au mieux un statu quo ou tout au plus un gonflement de l’enveloppe Beliris permettant de financer à Bruxelles des infrastructures utiles surtout pour les quelque 500.000 navetteurs et écoliers qui ne peuvent exister sans Bruxelles.

Il est bien clair, et nous l’avons exposé avec force depuis longtemps, que tant que persistera cette ambiguïté malsaine entre une régionalisation qui ne reconnaît formellement que la Flandre et la Wallonie et une communautarisation qui nie de fait l’existence de la Région bruxelloise, les Bruxellois ne seront jamais correctement traités. Bruxelles continuera d’exister pour le seul bénéfice de la Flandre et de la Wallonie. Bruxelles devra poursuivre ses laborieuses gesticulations administratives, politiques et financières pour tenter d’apporter d’insatisfaisantes solutions provisoires et bancales aux nombreux, criants et urgents problèmes des citoyens bruxellois.

Quelle que soit l’issue des actuelles négociations, le sort des Bruxellois ne sera guère amélioré. La vigilance reste indispensable. Plus que jamais, les Bruxellois ont besoin d’être entendus, représentés et défendus. Pro Bruxsel veut jouer ce rôle d’aiguillon de la politique bruxelloise. Chacun de nous devra s’engager fermement, avec courage et détermination, pour proposer une vraie alternative aux 7% de Bruxellois qui ne savent plus pour qui voter (sondage de La Libre du 20/12/2010). C’est la tâche qui nous attend à l’aube de cette année nouvelle 2011 que je souhaite heureuse et remplie de joies et de succès pour chacun.

19/11/10

Le beurre et l’argent du beurre, pour la Flandre et la Wallonie, le lait battu pour Bruxelles ! STOP !

Je suis fâché, très fâché et j’en ai marre de ces brimades et injustices faites aux Bruxellois.

Du côté des politiques, tous partis et toutes appartenances linguistiques confondus, on se bat à coup de notes, de propositions, de calculs et de projections diverses depuis trop longtemps. Chacun veut, avant tout, défendre et valoriser ses acquis historiques ou électoraux récents au mépris de ce que pensent ou souhaitent, notamment, les Bruxellois qui seront victimes de décisions finalement prises par quelques éminences grises bien à l’abri des critiques et des conséquences matérielles concrètes, au chaud dans les bureaux des appareils des partis communautarisés, n’ayant comme légitimité que d’avoir été arbitrairement choisis par leurs présidents respectifs, tous avant tout néerlandophones ou francophones.

Par ailleurs, des centres d’études, des universitaires, des experts de tous genres, de tous bords, de toutes origines géographiques ou linguistiques inondent ces mêmes politiques d’études, de calculs, de propositions argumentées qui, toutes, sans exception, démontrent de manière indiscutable, d’une part, que Bruxelles est financée de manière notoirement inéquitable (et considérablement en-dessous d’un niveau minimum acceptable), et, d’autre part que sans l’apport de la richesse produite à Bruxelles, et la Flandre et la Wallonie seraient considérablement moins riches.

La plupart des responsables politiques jurent qu’ils veulent absolument conserver une solidarité interpersonnelle dans une Belgique redessinée selon les vœux – parfois difficiles à concilier - des uns et des autres. Mais tous les plans proposés confirment de manière indiscutable que les seuls belges exclus de cette sacro-sainte solidarité, ce sont les Bruxellois. Contraints de subir un dépeçage en règle de la richesse que cette région produit, les Bruxellois seront, encore plus que par le passé, condamnés à financer des services permettant aux Flamands et aux Wallons de maintenir leur niveau de vie et, de plus, on réclamera à Bruxelles de justifier des améliorations, notamment sur le plan de l’emploi, pour pouvoir continuer à prétendre recevoir le maigre pécule qu’on s’accorde avec condescendance à lui accorder.

L’exigence d’homogénéité territoriale que la Flandre réclame, notamment en matière linguistique et culturelle, serait refusée aux Bruxellois, sous le seul prétexte qu’ils souhaitent vivre concrètement dans une région réellement bilingue, voire multilingue, dans laquelle tous les habitants jouiraient des mêmes droits et des mêmes devoirs sans être obligés de s’affilier artificiellement à un groupe linguistique.

Bruxelles, constitutionnellement bilingue, ne peut pas se doter d’un enseignement bilingue qui lui permettrait sans doute de réduire considérablement son taux de chômage élevé qu’on a l’audace de lui reprocher. Il est à noter que cette situation favorise considérablement l’engagement dans les différentes administrations bruxelloises (régionales, communales, polices, pompiers, etc.) d’agents « bilingues » venant d’autres régions.

Jusqu’à quand les Bruxellois vont-ils se laisser plumer sans réagir ? Les Bruxellois doivent réclamer le respect et un traitement équitable au même titre que les autres régions. La seule solution efficace est la disparition pure et simple des communautés et le transfert des compétences aux trois ou quatre régions à part entière et sur un pied d’égalité.

6/10/10

Les négociations gouvernementales : « Game over et … tilt »

Depuis les dernières élections, vécues par certains comme un glissement de terrain, les cartes politiques ont été bien redistribuées.

On pointera brièvement : la claque infligée au CD&V, le rêve déçu du MR de ravir la couronne wallonne au PS, la maigre récolte du VLD – juste retour de la décision curieuse de son jeune président – et le redémarrage raté du SP.a malgré le travail de fond spectaculaire de Frank Vandenbroecke et de Johan Vandelanotte.

La NV-A, en parti météorite, avait toutes les cartes en main pour démontrer que, au-delà de son discours radical, le parti disposait d’un réel sens politique. Jusqu’ici, on n’a rien vu. Et le si curieusement nommé “Groupe de haut niveau” – quel nom prétentieux ! – n’a guère fait mieux, et les deux médiateurs ont entretemps rendu leur tablier.
Pour ce qui concerne Bruxelles, il apparût très vite que le problème central des discussions serait son “financement correct”. Cela s’est, en effet, vérifié.

Pour autant qu’on le sache, les différents partis auraient trouvé un accord, mais des visions sous-jacentes différentes subsistent : la Flandre considère la Région bruxelloise comme une région de seconde zone indispensable au rayonnement d’un éventuel futur « État flamand » , alors que les partis francophones prêchent l'autodétermination (écouter les déclarations de Rudy Demotte), mais la presse francophone l’a clairement exprimé: «Le seul plan B envisageable est la fédération Wallonie-Bruxelles". Inutile d’ajouter que , une fois de plus, les Bruxellois n’ont pas été consultés. Sans doute parce qu’ils ont déjà maintes fois exprimé avec force qu’ils ne voulaient ni d’un statut de sous-région, ni de ce stupide artifice francophone.

Aujourd’hui, de récentes informations provenant de sources non suspectes indiquent que les transferts financiers de Bruxelles vers la Flandre seraient – selon les estimations les plus modestes – de six milliards d’euros et de quatre milliards vers la Wallonie. Cela présente évidemment les choses sous un tout autre éclairage.

Enfin, le Bruxellois informé sait, maintenant que, non seulement la Région ne reçoit pas les moyens financiers auxquels elle a légitimement droit, mais qu’en plus la Région est structurellement dépouillée des revenus qu’elle génère grâce à une sous-estimation des accords précédents.

Bruxelles va faire face à un défi gigantesque : une explosion de sa population, une augmentation de 150.000 habitants dans les dix prochaines années, une fois et demie la population de la ville de Louvain, cinq fois la population de Louvain-la-Neuve, pour donner une idée de ce que cela représente.

Sachant que la majorité de cet accroissement de la population se fera essentiellement dans les groupes les plus défavorisés, tout indique que nous serons confrontés à une situation extrêmement difficile à gérer si pas incontrôlable, en raison, notamment, du risque de la formation de ghettos , de la pénurie dramatique d’écoles et d’enseignants, des énormes besoins culturels, sans compter la forte demande de services sociaux en tous genres.

La société multiculturelle ne sera plus un beau rêve mais pourrait devenir un épouvantable cauchemar, ouvrant ainsi toute grande la voie à un bon nationaliste xénophobe – néerlandophone ou francophone – à la Geert Wilders.

Il est donc urgent pour Bruxelles d’en finir avec les discours polis, les groupes de réflexion et les colloques universitaires. Il est temps de faire entendre la voix des Bruxellois, « la Muette de Portici » à la façon bruxelloise. La question n’est plus de savoir si cela arrivera, mais bien de savoir quand !

22/09/10

La Belgique communautaire a vécu

Plus de cent jours après les élections de juin 2010, plus de 1100 jours après les élections de juin 2007, Pro Bruxsel constate que l’attelage institutionnel continue à s’embourber, malgré les efforts courageux et prolongés des négociateurs : quand le sol est meuble, au plus les roues tournent, au plus le véhicule s’enlise.

Cet enlisement était prévisible : la structure actuelle de l’Etat belge est instable et ambiguë. Tout en reconnaissant les Régions (voulues à l’origine par les Wallons) elle fait la part belle aux Communautés linguistiques, auxquelles on a donné pouvoir et territoire (voulus à l’origine par les Flamands). Ce qui devait nécessairement polariser de plus en plus le pays en deux blocs opposés, tout en rendant les institutions de plus en plus complexes, coûteuses, et donc instables.

Depuis la mise en place de ce système boiteux, sa survie a été possible, par petits transferts de compétences successifs, tantôt vers les Régions, tantôt vers les Communautés, dans un cadre où le niveau fédéral gardait malgré tout des compétences importantes. On a pu ainsi temporiser, et se donner de part et d’autre de la frontière linguistique l’impression d’accords acceptables.

Cette évolution rencontre aujourd’hui ses limites : une plus grande décentralisation devient injouable dans un système qui garde la complexe dualité Communauté/Région. A Bruxelles en particulier, qui serait soumise pour sa gestion rapprochée à trois gouvernements distincts disposant sur son territoire de compétences encore accrues, forçant ses habitants au choix d’une sous-nationalité !

Surtout, depuis le début, le jeu est faussé. L’option communautaire a été utilisée par les nationalistes de Flandre comme un moyen stratégique leur permettant de nier ou cogérer Bruxelles, dans l’optique d’une future scission du pays. Les partis du Sud se sont empressés de créer en écho le fantasme d’une « nation francophone » rattachant Bruxelles à la Wallonie.

Pour Pro Bruxsel, la seule façon de sortir de manière durable et honorable de la crise actuelle est de tourner enfin clairement la page du communautarisme belge. En optant pour une structure simplifiée, basée uniquement sur les Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles, et, s’ils le demandent, Région germanophone), il redevient possible d’approfondir l’autonomie régionale (ce qui correspond à une demande démocratique de la Flandre) sans mettre à mal la Région bruxelloise (ce qui correspond à une demande démocratique de ses habitants) ni la (con)fédération belge (ce qui correspond au souhait de la majorité des habitants du pays). Et on peut enfin donner à la Wallonie et à Bruxelles la possibilité d’intégrer chacune dans leurs compétences l’enseignement et la culture, ingrédients essentiels d’un projet régional ambitieux et performant.

A défaut, on laissera en place un communautarisme dépassé, dont les derniers soubresauts seront mortels pour ce pays et sa région centrale.

13/09/10

Pourquoi la Flandre veut contrôler Bruxelles

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La NV-A veut contrôler Bruxelles, mais se fiche de ce que veulent les Bruxellois.

Bart Maddens, politologue très écouté par la NV-A a clairement exposé la vision du parti séparatiste dans une interview parue dans le Tijd du 6 septembre dernier. Il y dit : (traduction libre) « Il est regrettable que les Flamands adoptent une attitude très faible dans le dossier des listes bilingues. Parmi les Bruxellois néerlandophones de plus en plus de voix s’élèvent pour dépasser les clivages institutionnels entre francophones et néerlandophones. Les jeunes générations de Bruxellois flamands s’identifient de plus en plus à Bruxelles et de moins en moins à la Flandre». Il ajoute : (traduction libre) « si on accepte des listes bilingues à Bruxelles et si la distance s’accroît davantage entre les Bruxellois flamands et les Flamands de Flandre, il devient capital pour les partis flamands d’obtenir directement un droit d’ingérence à Bruxelles grâce à une forme de cogestion ». Il craint en effet que grâce à la présence de listes bilingues, les francophones pourraient, de fait, décider seuls quels « bons » Bruxellois flamands pourraient être ministres régionaux à Bruxelles. Les Flamands pourraient perdre ainsi leur influence dans cette Bruxelles dont ils ont tant besoin.

Dans le Soir du 10 septembre il ajoute : « La note de Di Rupo contenait aussi une réforme de la Région bruxelloise au détriment des communautés … C’est précisément ce que les Flamands ne veulent pas » et il poursuit « la position officielle du gouvernement flamand est qu’il doit y avoir une réforme de l’Etat sur base des deux Communautés. Cela signifie bien que la Région bruxelloise doit être plus faible qu’aujourd’hui. Je sais - reconnaissait-il - de plus en plus de Flamands bruxellois ne partagent plus cette idée. » Il propose donc que pour Bruxelles, « la législation de base resterait fédérale - alors que les deux autres régions auraient la liberté de légiférer -, seule son application se ferait par la Région bruxelloise. » Il termine son plaidoyer pour une cogestion de Bruxelles en disant : «Bruxelles est une île en Flandre et la façon dont elle est gérée est vitale pour toute la Flandre

Il suffit, ces revendications unilatérales sont intolérables. Les Bruxellois ont le droit légitime de prendre leur sort en main sans devoir rendre perpétuellement des comptes à ceux qui persistent à les maintenir dans un état de dépendance financière par les mécanismes d’une loi de financement inéquitable.

Bruxelles a également besoin du port d’Anvers pour recevoir des matières premières et expédier ses produits vers le monde. Les Bruxellois ont également besoin du poumon vert des Ardennes pour réparer les dégâts causés à leur santé par la pollution générée par les centaines de milliers de navetteurs qui les envahissent chaque jour. Est-ce pour cela que nous devons revendiquer un droit d’ingérence sur la gestion du port d’Anvers ou sur la manière dont sont gérées les forêts ardennaises. Ce serait ridicule.

De quoi a peur la Flandre ? Sans doute de se retrouver, seule, isolée et contrainte de se montrer ouverte, accueillante et respectueuse des régions qui l’entourent avec lesquelles elle devrait trouver des terrains d’entente pour garantir un développement harmonieux pour tous. La Flandre a-t-elle si peu confiance en elle qu’elle doive obtenir ses avantages par la force de compromis déséquilibrés ?
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10/06/10

La Région bruxelloise doit disparaître

Certains me demandent pourquoi je n'ai pas réagi immédiatement à la déclaration de Bart De Wever qui disait l'autre jour que, selon lui, la création de la Région bruxelloise avait été une erreur et que, par conséquent, la Région devait disparaître et qu'il ne fallait donner à Bruxelles que les compétences d'une ville et pas d'un pays (sic).

Bien sûr cette provocation, car c'en est une, m'a fait bondir et ma première réaction a été de produire une réponse virulente à ce Monsieur. Je n'en ai rien fait. Et, aujourd'hui, j'en suis heureux.

En effet, avec Talleyrand qui s'y connaissait en grandeur et bassesse politique, je peux affirmer que "tout ce qui est excessif est insignifiant". Comme a dit mon ami José dans sa réaction, Bart a cette fois poussé le bouchon trop loin. C'est la provocation de trop. Il a heurté le plus modéré des Bruxellois.

Dans un contexte ou chacun se croit autorisé à dire n'importe quoi, sachant qu'il ne sera jamais sanctionné par l'électeur qu'il provoque, on voit le genre de dérive malsaine qui peut se produire. On est au coeur même de la problématique de ce pays. On a réussi à créé deux entités qui s'ignorent et qui s'entendent à merveille pour exploiter une troisième aux habitants de laquelle on demande de rester bien gentiment en dehors du débat pendant que les deux "grands" se partagent tous les bénéfices.

Parce que ne nous trompons pas. Si Bart De Wever, avec sa rudesse habituelle nous assène des contre-vérités et des jugements définitifs sur ce qu'il convient de faire avec ces stupides Bruxellois, la persistance et l'arrogance avec laquelle les partis francophones nous bassinent avec leur fédération Wallonie-Bruxelles - qu'ils appellent désormais d'un diminutif idiot "Walo-Brux" - ne sert que les intérêts bien compris des Wallons au détriment de ceux du million de Bruxellois.

Nous ne voulons ni les uns, ni les autres, et encore moins d'une cogestion. Nous voulons décider nous-même de la manière dont nous voulons gérer cette Ville-Région.

Aucun des partis en présence ne nous entendra, ni ne défendra nos intérêts. Il ne nous reste qu'une solution : prendre notre sort en main et porter nous-mêmes, au Parlement fédéral, la voix des Bruxellois.

C'est ce que nous ferons, dimanche en votant massivement pour Pro Bruxsel.

8/06/10

Pro Bruxsel, un vote utile.


On entend souvent ce commentaire : "Voter pour un petit parti, c'est gaspiller sa voix".

FAUX

En effet, les idées et propositions des "petits partis" sont prises en compte en fonction du score que ces partis réalisent lors de l'élection.

Démonstration : en juin 2009, Pro Bruxsel, nouveau parti, s'est présenté pour la première fois aux élections régionales et a récolté plus de 8000 voix - c'est-à-dire plus que Groen, la NVA, le CD&V ou toutes les autres petites listes -. Pro Bruxsel avait repris dans ses propositions de nombreuses recommandations des Etats Généraux de Bruxelles, organisés par la société civile.
Ces revendications étaient alors très peu, voire pas du tout, relayées par les partis traditionnels. Pour rappel, il s'agissait notamment de la promotion du bilinguisme et du transfert de compétences communautaires à la Région.

Un an plus tard, à l'appel du mouvement bruxellois, les représentants des différents partis ont été invités à préciser leur programme pour Bruxelles lors d'une soirée au Kaaitheater, le 1er juin. Tous ont répondu présents : Charles Picqué, Armand De Decker, Joëlle Milquet, Olivier Deleuze, Guy Vanhengel, entre autres, sont venus en personne, au côté du président de Pro Bruxsel, pour répondre, devanty un public de Bruxellois, aux questions d'Aula Magna et de Manifesto. Tous, à l'exception des représentants du CD&V et de la NVA, dont le dédain pour les Bruxellois était tangible, ont pris des engagements clairs pour donner à la Région bruxelloise l'autonomie constitutive et les moyens financiers dont elle a besoin et auxquels elle a droit.

Pourquoi ces ténors ont-ils accepté de venir ce soir-là et ont-ils pris, pour la première fois, des engagements clairs en faveur de Bruxelles ? Parce qu'ils ont compris l'importance de la prise en compte des revendications du mouvement bruxellois par une part importante de l'électorat dsipose désormais d'un autre choix : Pro Bruxsel. Si Pro Bruxsel ne fait pas un bon score le 13 juin, les partis traditionnels pourront sans scrupule oublier leurs belles promesses. Par contre, si Pro Bruxsel confirme et progresse en nombre de voix, ils seront bien obligés d'en tenir compte sous peine de perdre encore davantage lors des élections suivantes.

S'exprimer comme simple citoyen ne suffit pas à se faire entendre du monde politique, les associations de la société civile et les Etats Généraux ont essayé, çà ne marche pas. Par contre, présenter des listes de candidats et leur enlever des voix fait peur aux partis en place. Ils ont tant à perdre. Ils doivent entendre le grondement des électeurs.

Bruxellois, grondez, criez votre espérance en un Bruxelles nouveau et meilleur pour les Bruxellois : le 13 juin, votez Pro Bruxsel, liste 25 à la Chambre. Votre vote sera utile.



6/06/10

Bruxellois, réveille-toi.




Les Bruxellois ne supporteront jamais ça. La cogestion de Bruxelles par les Flamands et les Wallons est une idée insupportable pour tous les Bruxellois.

Bruxelles est une région à part entière. Elle doit dispsoser des mêmes compétences que la Flandre et la Wallonie. Elle doit être libre de déterminer elle-même la manière dont elle veut se gérer.

Bruxelles doit pouvoir organiser, elle-même, un enseignement bilingue pour donner le maximum de chances à ses jeunes de trouver leur place dans ce monde de plus en plus multiculturel. Bruxelles ne se laissera pas marcher dessus. Les Flamands et les Wallons ne pourront pas décider du sort d'un million de Bruxellois sans leur demander leur avis.

Pour éviter que Flamands et Wallons n'écrasent Bruxelles sous leurs gros sabots communautaires, une seule option : voter pour les seuls défenseurs de tous les Bruxellois, quelle que soit la langue qu'ils parlent, voter pour Pro Bruxsel qui portera la voix des Bruxellois au Parlement fédéral.

Voter utile pour Bruxelles : Pro Bruxsel, liste 25 à la Chambre.

3/06/10

Bruxellois, pour qui voter ?

Les Flamands et les Wallons veulent Bruxelles pour sa richesse, mais personne ne s’intéresse aux Bruxellois, qui supportent toutes les charges de la Capitale sans aucun avantage.
Au nord et au sud, on rêve de co-gestion de Bruxelles.

On veut interdire aux Bruxellois de participer au débat et décider du sort d’un million de citoyens sans leur demander leur avis. C’est inacceptable.

Les Bruxellois en ont marre. Ils veulent la place qu’ils méritent.

L’affrontement entre Communauté flamande et Communauté française conduit au blocage. La solution : supprimer les Communautés linguistiques et donner leurs compétences aux Régions.

Pro Bruxsel réclame l’Impôt des Personnes Physiques sur le lieu du travail pour avoir les moyens d’organiser un enseignement bilingue et pour construire des logements pour les jeunes familles.

Pro Bruxsel veut un péage urbain pour que tous les usagers contribuent au financement des infrastructures de mobilité.

Pro Bruxsel veut un fédéralisme de solidarité entre Régions adultes et équivalentes.

Pour les Bruxellois, un seul choix : voter PRO BRUXSEL, liste 25 à la Chambre.

24/05/10

Carnet de campagne 26 mai

Cette campagne est engagée et elle est bien plus dure que prévu.



Non pas parce que notre message est mal reçu, au contraire.



En effet, les gens abordés sont à la fois écoeurés par les manipulations politiciennes des soi-disant "grands" partis, et soulagés de voir que des citoyens réagissent avec des propositions concrètes pour sortir de cette impasse dans laquelle la confrontation entre les deux grandes Communautés linguistiques a conduit le pays.



Pro Bruxsel est perçu comme salutaire, comme une voie nouvelle et crédible pour Bruxelles. Parce que chacun sent bien que Bruxelles n'est pas, en soi, le problème, mais bien la solution. Chacun comprend qu'on doit reconnaître cette Région et ses mérites et surtout qu'il est temps de reconnaître que les charges bruxelloises doivent être équitablement réparties entre tous ceux qui en bénéficient et pas seulement ceux qui y vivent.



Mais alors, en quoi cette campagne est-elle si dure, si l'accueil des gens dans la rue et les cafés est si positif ?



La dureté de la campagne vient d'une situation perverse que vivent les media et qui montre à quel point le système ne tourne pas rond, limitant singulièrement le droit d'expression par des règlements fort opportuns.



Il est normal qu'en période électorale les media, et particulièrement les media financés par les pouvoirs publics, s'imposent des règles visant à ne pas fausser le jeu démocratique et donnant à chacun la possibilité de s'exprimer devant les électeurs. C'est donc pour ces raisons que, même si les rédactions et les journalistes souhaitent, et c'est légitime, n'avoir aucune contrainte éditoriale, les Conseils d'Administration décident des règles et précisent les critères qui seront d'application pour permettre aux uns et aux autres d'accéder à leurs antennes ou leurs colonnes.



Hors donc, les media estimant qu'il y a de trop nombreuses listes de candidats pour ces élections législatives du 13 juin prochain, veulent instaurer des limites et des quotas. C'est ainsi, par exemple que le Conseil d'Administration de la RTBF privilégie les formations politiques qui sont actuellement représentées à la Chambre et au Sénat et, parmi les autres, celles qui présentent des listes de candidats tant à la Chambre qu'au Sénat ; une place plus grande sera accordée aux partis qui présentent des listes dans toutes les circonscriptions. Le règlement de Télé Bruxelles, la seule télévision régionale bruxelloise francophone, est sensiblement le même.



Quelles conséquences pour Pro Bruxsel ?



Comme chacun le sait, Pro Bruxsel, parti non représenté au Parlement fédéral, ne dispose d'aucun financement et doit donc faire avec les dons des particuliers - peu nombreux, mais grand merci à ceux qui croient en nous - et l'engagement bénévoles des militants qui ne comptent ni leurs heures, ni leur peine, ni leur investissement financier.

Si à cela il faut ajouter les barrières disposées par les media ne leur accordant que des espaces médiatiques extrêmement réduits. Il est très difficile de créer de la notoriété pour Pro Bruxsel et il est encore plus difficile de diffuser nos idées.

Le jeu démocratique est perturbé par un droit d'entrée dont le prix est fixé par des concurrents directs.

Notre salut : la guerilla. Sur Internet, bien sûr. Activons sans relâche nos réseaux sociaux sur la toile. Soyons présents sur les forums des media électroniques. Tweetons à tout va. Alimentons nos blogs. Soyons sur le terrain partout où les choses se passent. Activons nos réseaux d'amis, de relations. Il faut faire feu de tout bois. La créativité nous sauvera. Et soyons présents chaque fois que des initiatives citoyennes bruxelloises organisent un événement sur le thème de Bruxelles.

Montrons au système que l'on peut contourner les obstacles et que rien ne nous empêchera d'atteindre l'objectif : faire entendre la voix des Bruxellois dans la cacophonie du système actuel.

17/05/10

La liste Pro Bruxsel pour les élections 2010 est déposée

Pro Bruxsel sera bien là aux élections de 2010 : plus que jamais les intérêts de Bruxelles et des Bruxellois doivent être défendus.

Tout juste 12 mois après les dernières élections régionales, le parti régionaliste bruxellois Pro Bruxsel se présente à nouveau devant l’électeur, cette fois pour l’élection à la Chambre dans l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

Pro Bruxsel est fier et heureux d’avoir réussi, en moins de cinq jours, à récolter 1111 signatures d’électeurs pour soutenir la présentation de la liste. Pour rappel, il suffisait d’en obtenir 500.

Comme on pouvait s’y attendre, aucun parlementaire sortant des quatre « grands » partis traditionnels n’a accepté de donner sa signature pour nous permettre de nous présenter. Cela aurait pu nous éviter de devoir collecter les signatures des électeurs.

Malgré les difficultés pour y arriver, Pro Bruxsel participera donc aux prochaines élections du 13 juin avec une liste de candidats dont la plupart étaient déjà présents sur les listes Pro Bruxsel aux dernières élections régionales de 2009.

Cette fois, Pro Bruxsel peut, en toute légalité, présenter une liste bilingue.

La liste sera emmenée par Philippe Delstanche, président, en deuxième place, on trouvera l’historienne Caroline Sägesser, suivie en troisième position de Thierry Vanhecke, vice-président de Pro Bruxsel. La dernière place sera occupée par Alain Maskens. Alain est une des figures marquantes de la « société civile bruxelloise » et, depuis de nombreuses années, à l’origine de ce renouveau bruxellois. Il a publié de nombreux livres et articles sur le sujet. Il est le co-auteur du Manifeste Bruxellois et l’ancien président de Manifesto, l’une des associations organisatrices des Etats Généraux de Bruxelles.

La liste complète des candidats :

Titulaires

1 DELSTANCHE Philippe
2 SÄGESSER Caroline
3 VANHECKE Thierry
4 VANDERNOOT Nicolas
5 BOUHDIDE Nadia
6 BOUTAHAR Rachid
7 VAN LANGENDONCK Catherine
8 VERBEKE Jan
9 GENNOTTE Marie-Bernadette
10 SEGHERS Fabienne
11 VLAMINCK Ognev
12 FERNANDEZ-FERNANDEZ José
13 MAYNE Aurore
14 SOENS Hilde
15 DE BROUWER René-François
16 VAN DER WIELEN-HONINCKX Béatrice
17 FOULARD Vanessa
18 PITZ Maureen
19 DEMEULENAERE François
20 NOUALI Hanane
21 BOGAERT Wouter
22 MASKENS Alain

Suppléants

1 VERBEKE Jan
2 VAN LANGENDONCK Catherine
3 VANDERNOOT Nicolas
4 GILLES Yvon
5 BOUHDIDE Nadia
6 MATHIEU-DABOIS Didier
7 FOULARD Vanessa
8 NOUALI Hanane
9 SOENS Hilde
10 GENNOTTE Marie-Bernadette
11 BOGAERT Wouter
12 VANHECKE Thierry

14/05/10

Nous serons présents au éléctions du Parlement

Voilà qui est fait, la liste des candidats de Pro Bruxsel est déposée au bureau central de la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Eh oui, bon vieux BHV qui est à l'origine de ce chaos institutionnel.

Alors que, pour les élections régionales bruxelloises, nous n'étions pas autorisés à présenter une liste sur laquelle figuraient des francophones et des néerlandophones, cette fois-ci, pour l'élection à la Chambre des Représentants, il nous est permis de le faire. Nous ne nous sommes donc pas privés de cette opportunité et nous avons donc constitué une liste de 22 candidats et de 12 suppléants, associant des candidats des deux langues. C'est comme cela que les Bruxellois fonctionnent, sans discriminations linguistiques.

Pourquoi Pro Bruxsel, parti régionaliste bruxellois se présente-t-il à la Chambre ? C'est une question que certains nous posent. En effet, cela peut sembler paradoxal. Et pourtant, c'est à la fois très logique et essentiel.

Pour obtenir les modifications que nous souhaitons notamment dans le fonctionnement quotidien et le financement équitable de Bruxelles, il est indispensable de réaliser de profondes modifications législatives. Une réforme de l'Etat est indispensable. Mais il faut aussi profondément modifier la loi de financement aux conséquences si dramatiques pour les Bruxellois. De nombreuses autres dispositions légales doivent également être revues. C'est à la Chambre des représentants que cela se passe. Nous devons pouvoir y faire entendre la voix des Bruxellois. Pour éviter qu'une fois de plus le sort des Bruxellois soit décidé sans leur demander leur avis.

Les Bruxellois ne veulent plus de cette tutelle permanente des Communautés et du fédéral sur leur vie quotidienne. Les Bruxellois veulent pouvoir eux-mêmes gérer un enseignement qui permettra de faire de nos jeunes de bons bilingues et multilingues. Les Bruxellois ne veulent plus d'une prévention en matière de santé qui diffère en fonction de la langue qu'ils parlent. Les Bruxellois ne veulent plus dépendre des aumônes financières chèrement négociées dans le cadre de Beliris. Et j'en passe et des plus tordus.

Les Bruxellois ne veulent pas non plus d'une cogestion de leur Région par la Flandre et la Wallonie que certains voudraient leur imposer.

Dès lors, une seule solution, appeler les citoyens à se lever, dire leur mécontentement et voter le 13 juin prochain pour le seul parti qui fera entendre la voix des Bruxellois : Pro Bruxsel.

24/04/10

BHV : une fois de plus, on oublie les Bruxellois

Les Bruxellois sont totalement ignorés et méprisés par tous les partis. Tous viennent jouer dans notre jardin qu’ils ont transformé en bac à sable d’école maternelle sans se soucier de notre avis. Y en a marre.

BHV, Bruxsel – Halle – Vilvorde, les partis flamands et les partis francophones, se disputent comme des sales gosses pour savoir qui a raison. Tout çà, au mépris des Bruxellois. On ne leur demande pas leur avis. Ils n’existent tout simplement pas dans ce pays fédéral qui n’existe que par la Flandre et la Wallonie.

C’est la preuve éclatante de la faillite du dialogue de Communauté à Communauté. Ce pays ne peut plus se construire sur une « guéguerre » d’opérette entre deux groupes linguistiques qui ne se parlent plus, qui ne se connaissent plus et qui n’ont sans doute plus envie de vivre ensemble. Soit, c’est leur vision des choses et on pourrait dire que c’est leur problème. Les Bruxellois ne peuvent plus accepter d’être méprisés, niés, absents des débats. Il est temps de mettre fin à cette tromperie : la Belgique fédérale doit se construire sur les Régions et rien que sur les Régions.

Nous, Bruxellois, on sait ce que c’est de cohabiter entre citoyens de diverses origines, parlant des langues différentes et se réclamant de cultures diverses.
Nous, Bruxellois, on sait que c’est çà le monde de demain.
Nous, Bruxellois, on veut vivre dans une société dans laquelle on peut parler toutes les langues et vivre ensemble en acceptant nos différences.

Ces gamineries égoïstes sont dramatiques pour Bruxelles, pour les Bruxellois et pour le pays tout entier :

L’incapacité des partis flamands et francophones de s’entendre sur BHV ridiculise le pays tout entier aux yeux du monde ; fâche les interlocuteurs sociaux – patrons et syndicats - ; inquiète les investisseurs étrangers qui sont tentés d’aller voir ailleurs si le climat politique est plus stable ; embarrasse les autorités européennes qui pourraient légitimement envisager de se choisir une autre capitale dans un Etat membre moins imprévisible ; empêche une discussion de fonds sur le financement équitable de la Région bruxelloise ; maintient les Bruxellois dans un état de dépendance inacceptable vis-à-vis de la Communauté flamande et de la Communauté française.

Pour les Bruxellois, scission de BHV ou pas, les problèmes à résoudre restent entiers. Rien n’y change fondamentalement. Les défis sont immenses. Nous ne demandons qu’une chose : qu’on nous donne les moyens de les relever. On peut s’en occuper, sans exclure personne, ni les flamands de Flandre, ni les Wallons, mais sans ingérence de la Flandre ni de la Wallonie. On veut une Région bruxelloise à part entière avec toutes les compétences et les moyens nécessaires.

Devant l’incapacité des partis actuels – tous linguistiquement « purs » - à s’occuper sérieusement et avec respect des problèmes réels des Bruxellois, nous devons constater que seul Pro Bruxsel, parti de citoyens bruxellois, bilingue, ouvert à tous sans distinction de langue, de culture ou d’origine, est capable aujourd’hui de défendre les intérêts de tous ces Bruxellois qui pourront montrer ce que sera le modèle de la métropole multiculturelle européenne du vingt-et-unième siècle.

C’est sur cet engagement que Pro Bruxsel sera présent dans tous les scrutins électoraux prochains pour défendre les Bruxellois à tous les niveaux de pouvoir.


3/03/10

Identité : Qui suis-je ?

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Depuis quelques temps, je n'entends plus que ce mot dans toutes les bouches. C'est Sarkozy qui, le premier, par l'intermédiaire d'un des ses dévoués ministres qui lui doit tout, a lancé ce débat qui lui a très vite explosé à la figure. En effet, personne n'a été dupe un instant des (mauvaises) intentions (assez peu) cachées derrière cette tentative malheureuse de réhabiliter une France ethniquement pure, si tant est qu'elle l'eût jamais été. Et c'est d'ailleurs, j'en suis convaincu, ce qui fait sa force et sans doute sa grandeur.

Mais, trève d'épanchements sur les démangeaisons pseudo nationalistes de nos voisins du sud. Cette agitation outre Quiévrain a semble-t-il donné des idées à quelques uns de nos politiques en vue. C'est d'abord le grand Guy (Verhofstadt) qui s'en est pris, à juste titre, à cette mascarade pour mettre en avant le caractère multiculturel, voire plus, de notre monde d'aujourd'hui. Cette sortie courageuse lui fût vigoureusement reprochée par un expert en matière de nationalisme, le petit Bart (De Wever) qui en profita pour montrer que les griffes du lionceau sont toujours bien acérées et que celui qui voudrait le vérifier en serait pour ses frais. Jusque là, rien de bien nouveau.

On connaît la crainte d'une certaine France de se voir "envahir" par ses jeunes dont les parents sont venus d'ailleurs pour reconstruire leur pays après la dernière guerre. Ce sont ces jeunes qui leur paieront leur retraite mais, en attendant, la France bien-pensante préfère les voir traîner leur ennui ailleurs que sur les bancs du parc devant leur appartement.

Que les héritiers naturels du nationalisme flamand le plus virulent se fendent d'un plaidoyer pour réaffirmer haut et fort l'existence de la nation flamande et que, en passant, ils rappellent qu'on est mieux entre soi et qu'ils n'ont pas besoin du reste de cet Etat croupion qu'ils détestent, soit, on pouvait s'y attendre.

Mais ma surprise vint d'un autre côté. Ce bon Rudy (Demotte) si calme, si pondéré, si comme il faut, bien que socialiste - mais oui, il y en a des socialistes comme lui -a cru devoir, lui aussi, se jeter dans cette marre pour réclamer que l'on se penche sur l'identité wallonne, allant même jusqu'à réclamer que la Constitution officialise le nom même de Wallonie en lieu et place de la Région wallonne.

Mais qu'ont-ils donc ?

Et moi, né à Bruxelles, d'une mère wallonne, d'un père bruxellois, lui-même mi-wallon, par son père et mi-flamand par sa mère, ayant épousé une bruxelloise, parfaitement mi-wallonne par sa mère et mi-flamande par son père, qui suis-je ? Je me demande comment je dois calculer pour m'identifier à une culture dont on voudrait, naïvement, me faire croire que c'est la langue le critère essentiel de différenciation.

J'ai la faiblesse de croire, et je pense que c'est une force, qu'un individu, quel qu'il soit, a de multiples racines, appartient à de multiples cultures, est l'héritier de multiples patrimoines historiques. C'est tout cela qui fait son identité. Et donc, chaque identité est multiple. Aucune identité ne se résume ni à une langue, ni à une histoire, ni à une religion. La richesse extraordinaire de tout individu est cette diversité des sources, je devrais dire des ressources, qui font ce qu'il est, unique et non pas identique ou copie conforme, mais bien homme complet ayant hérité quelque chose de toutes ces influences multiples non seulement génétiques mais tout ce qu'il aura acquis par apprentissage, que ce soit celui de l'école ou celui de la rue.

Nous avons cette chance extraordinaire de vivre dans un pays, la Belgique, qui a été traversé par de multiples courants, qui, tous, nous ont façonnés. Bien sûr, croyants ou non, nous sommes tous baignés à la fois par la culture antique - grecque et latine - et par la tradition judéo-chrétienne. Bien sûr, les courants matérialistes du vingtième siècle nous ont aussi fortement influencés notamment par ce que, après avoir généreusement contribué à libérer nos pays, les américains ont exercé sur nous une attraction forte et ont profondément modifié notre façon de vivre. La mondialisation galopante et les importantes migrations de populations nous apportent d'autres influences et ce n'est qu'un début. L'Europe, qui péniblement se construit, nous montre chaque jour des aspects différents qui nous façonnent déjà.

L'identité, ou plutôt ce qui fait la personnalité d'un homme ne se résume pas à ce qu'il a de commun avec quelques uns, mais est le résultat de toutes les influences dont il aura su tirer ce qui lui était nécessaire pour se construire. C'est forcément multiple et c'est forcément différent pour chacun. Si j'ai un souhait à exprimer, c'est qu'on ne parle plus jamais d'identité, car dans le sens dans lequel on utilise ce mot, il divise, alors que l'on veut faire croire qu'il rapproche. A la rigueur, je pourrais encore l'utiliser pour désigner la carte sur laquelle un agent de la force publique, qui ne peut pas tout savoir de moi, pourra lire mon nom et ma date de naissance. Encore faut-il qu'il ne profite pas de cette information pour me coller "l'identité" qu'il lui plaira de me donner.
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