2/09/09

Service public ou service au public

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Depuis quelques jours, nous assistons, impuissants, désabusés, à la saga de la fermeture du bureau de poste de Louvain-la-Neuve. Personne ne comprend la décision de fermer un bureau de poste dans une ville de cette importance, dans laquelle de nombreux commerces sont installés et qui accueille non seulement de très nombreux étudiants, mais également des entreprises de premier plan attirant de nombreux salariés.

Bien sûr, je suis atterré par le sort peu enviable fait aux Néo-louvanistes, mais, je n'en suis pas particulièrement affecté dans ma vie quotidienne. On s'émeut, certes, de ce qui arrive aux autres, mais, c'est humain, on ne fait pas grand chose tant qu'on n'est pas soi-même concerné.

Or, ce matin, j'ai eu la malheureuse surprise de voir que la Poste, service public, a décidé de me traiter avec aussi peu d'égards et j'ai décidé de me joindre aux "résistants" de la ville universitaire.

Bien sûr, j'avais été choqué, fâché, lorsque la Poste nous informa, il y a déjà quelques mois de sa décision de fermer le bureau de poste de l'avenue Plasky, à Schaerbeek. On n'avait pas vraiment le choix et nous avions pris l'habitude de prendre la voiture pour aller retirer nos recommandés au bureau principal, avenue Rogier, alors que les deux cents mètres qui me séparaient du bureau de l'avenue Plasky se faisaient agréablement à pied. Il est piquant de constater que pendant que les pouvoirs publics, à juste titre, nous incitent à utiliser le moins possible la voiture en ville, un service public, par ses décisions unilatérales, nous obligent à privilégier la voiture à nos déplacements pédestres.

Voilà donc que, ce matin, je dois me rendre à l'avenue Rogier pour retirer une lettre recommandée - j'imagine déjà que ce n'est pas une invitation pour une joyeuse festivité - et quelle n'est pas ma surprise de trouver la porte fermée avec un avis sommairement écrit à la main par un agent sans doute soucieux des clients - devrais-je dire comme par le passé des "usagers" -. Qu'y lis-je ? "Réouverture, le 18 août, pour les recommandés, paquets, etc. rendez-vous au bureau de la Gare du Nord". Encore plus loin de mon domicile !

De qui se moque-t-on ? Le service public est devenu moins que jamais un service au public, mais un "service" - peut-on encore utiliser ce terme qui suppose un peu de considération pour ceux à qui le service est délivré - organisé - désorganisé ?- par les pouvoirs publics.

Certes, il faut faire des économies, mais ne se trompe-t-on pas de moyens ? N'est-il pas temps que les responsables écoutent les "clients", rendent des comptes et cela particulièrement quand il s'agit d'entreprises publiques qui sont financées par nos impôts et qui sont censées nous fournir un service qui par nature est public.
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