Du côté des politiques, tous partis et toutes appartenances linguistiques confondus, on se bat à coup de notes, de propositions, de calculs et de projections diverses depuis trop longtemps. Chacun veut, avant tout, défendre et valoriser ses acquis historiques ou électoraux récents au mépris de ce que pensent ou souhaitent, notamment, les Bruxellois qui seront victimes de décisions finalement prises par quelques éminences grises bien à l’abri des critiques et des conséquences matérielles concrètes, au chaud dans les bureaux des appareils des partis communautarisés, n’ayant comme légitimité que d’avoir été arbitrairement choisis par leurs présidents respectifs, tous avant tout néerlandophones ou francophones.
Par ailleurs, des centres d’études, des universitaires, des experts de tous genres, de tous bords, de toutes origines géographiques ou linguistiques inondent ces mêmes politiques d’études, de calculs, de propositions argumentées qui, toutes, sans exception, démontrent de manière indiscutable, d’une part, que Bruxelles est financée de manière notoirement inéquitable (et considérablement en-dessous d’un niveau minimum acceptable), et, d’autre part que sans l’apport de la richesse produite à Bruxelles, et la Flandre et la Wallonie seraient considérablement moins riches.
La plupart des responsables politiques jurent qu’ils veulent absolument conserver une solidarité interpersonnelle dans une Belgique redessinée selon les vœux – parfois difficiles à concilier - des uns et des autres. Mais tous les plans proposés confirment de manière indiscutable que les seuls belges exclus de cette sacro-sainte solidarité, ce sont les Bruxellois. Contraints de subir un dépeçage en règle de la richesse que cette région produit, les Bruxellois seront, encore plus que par le passé, condamnés à financer des services permettant aux Flamands et aux Wallons de maintenir leur niveau de vie et, de plus, on réclamera à Bruxelles de justifier des améliorations, notamment sur le plan de l’emploi, pour pouvoir continuer à prétendre recevoir le maigre pécule qu’on s’accorde avec condescendance à lui accorder.
L’exigence d’homogénéité territoriale que la Flandre réclame, notamment en matière linguistique et culturelle, serait refusée aux Bruxellois, sous le seul prétexte qu’ils souhaitent vivre concrètement dans une région réellement bilingue, voire multilingue, dans laquelle tous les habitants jouiraient des mêmes droits et des mêmes devoirs sans être obligés de s’affilier artificiellement à un groupe linguistique.
Bruxelles, constitutionnellement bilingue, ne peut pas se doter d’un enseignement bilingue qui lui permettrait sans doute de réduire considérablement son taux de chômage élevé qu’on a l’audace de lui reprocher. Il est à noter que cette situation favorise considérablement l’engagement dans les différentes administrations bruxelloises (régionales, communales, polices, pompiers, etc.) d’agents « bilingues » venant d’autres régions.
Jusqu’à quand les Bruxellois vont-ils se laisser plumer sans réagir ? Les Bruxellois doivent réclamer le respect et un traitement équitable au même titre que les autres régions. La seule solution efficace est la disparition pure et simple des communautés et le transfert des compétences aux trois ou quatre régions à part entière et sur un pied d’égalité.
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