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La NV-A veut contrôler Bruxelles, mais se fiche de ce que veulent les Bruxellois.
Bart Maddens, politologue très écouté par la NV-A a clairement exposé la vision du parti séparatiste dans une interview parue dans le Tijd du 6 septembre dernier. Il y dit : (traduction libre) « Il est regrettable que les Flamands adoptent une attitude très faible dans le dossier des listes bilingues. Parmi les Bruxellois néerlandophones de plus en plus de voix s’élèvent pour dépasser les clivages institutionnels entre francophones et néerlandophones. Les jeunes générations de Bruxellois flamands s’identifient de plus en plus à Bruxelles et de moins en moins à la Flandre». Il ajoute : (traduction libre) « si on accepte des listes bilingues à Bruxelles et si la distance s’accroît davantage entre les Bruxellois flamands et les Flamands de Flandre, il devient capital pour les partis flamands d’obtenir directement un droit d’ingérence à Bruxelles grâce à une forme de cogestion ». Il craint en effet que grâce à la présence de listes bilingues, les francophones pourraient, de fait, décider seuls quels « bons » Bruxellois flamands pourraient être ministres régionaux à Bruxelles. Les Flamands pourraient perdre ainsi leur influence dans cette Bruxelles dont ils ont tant besoin.
Dans le Soir du 10 septembre il ajoute : « La note de Di Rupo contenait aussi une réforme de la Région bruxelloise au détriment des communautés … C’est précisément ce que les Flamands ne veulent pas » et il poursuit « la position officielle du gouvernement flamand est qu’il doit y avoir une réforme de l’Etat sur base des deux Communautés. Cela signifie bien que la Région bruxelloise doit être plus faible qu’aujourd’hui. Je sais - reconnaissait-il - de plus en plus de Flamands bruxellois ne partagent plus cette idée. » Il propose donc que pour Bruxelles, « la législation de base resterait fédérale - alors que les deux autres régions auraient la liberté de légiférer -, seule son application se ferait par la Région bruxelloise. » Il termine son plaidoyer pour une cogestion de Bruxelles en disant : «Bruxelles est une île en Flandre et la façon dont elle est gérée est vitale pour toute la Flandre.»
Il suffit, ces revendications unilatérales sont intolérables. Les Bruxellois ont le droit légitime de prendre leur sort en main sans devoir rendre perpétuellement des comptes à ceux qui persistent à les maintenir dans un état de dépendance financière par les mécanismes d’une loi de financement inéquitable.
Bruxelles a également besoin du port d’Anvers pour recevoir des matières premières et expédier ses produits vers le monde. Les Bruxellois ont également besoin du poumon vert des Ardennes pour réparer les dégâts causés à leur santé par la pollution générée par les centaines de milliers de navetteurs qui les envahissent chaque jour. Est-ce pour cela que nous devons revendiquer un droit d’ingérence sur la gestion du port d’Anvers ou sur la manière dont sont gérées les forêts ardennaises. Ce serait ridicule.
De quoi a peur la Flandre ? Sans doute de se retrouver, seule, isolée et contrainte de se montrer ouverte, accueillante et respectueuse des régions qui l’entourent avec lesquelles elle devrait trouver des terrains d’entente pour garantir un développement harmonieux pour tous. La Flandre a-t-elle si peu confiance en elle qu’elle doive obtenir ses avantages par la force de compromis déséquilibrés ?
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