.
Charles Bricman, chroniqueur politique avisé, se posait récemment une question intéressante sur son blog : Tout mouvement doit-il devenir un parti?
Que ce serait formidable : ne pas devoir transformer un mouvement en parti !
En effet, on peut rêver. Des citoyens qui réfléchissent, qui se parlent qui font des propositions et des responsables politiques, tous élus sur leurs qualités personnelles, qui écoutent et intègrent ces idées issues de la société dite civile (y-en aurait-il d’autres ?) en les transformant en actions concrètes permettant à la société toute entière d’évoluer vers un mieux.
Quel monde idéal !
Cependant, nos politiques et nos partis - même les démocratiques - ont perverti la démocratie. Ce n’est plus - si tant est que cela l’ait jamais été - le peuple des citoyens qui gouverne au travers des représentants qu’il s’est librement choisis, mais ce sont bien évidemment les partis, et eux seuls.
En effet, les partis, leurs structures, leurs appareils sont des outils formidables pour asseoir l’ambition de ceux qui savent les flater, les manipuler, les dompter. Parce que c’est là que le bât blesse, la politique - noble tâche de gérer la cité - a été investie par des gens, souvent bien intentionnés au départ et souvent compétents - qui veulent y faire carrière. C’est à dire, qui doivent durer dans ce métier. Pour cela, il faut une machine de guerre capable de replacer, élection après élections, ces hommes et ces femmes - ou ceux qu’ils ont désignés pour les servir - qui ont fait voeu de rester aux commandes de l’Etat, de la Région ou de la Commune le plus longtemps possible et toute la vie si possible.
Changeons cela, si c’est encore possible, et nous n’aurons plus besoin des partis. Les citoyens qui accepteront de consacrer une partie de leur existence à la gestion de la collectivité pourront à nouveau être choisis sur base de leur engagement et de leur qualité, en toute indépendance d’appareils au fonctionnement souvent obscurs et non démocratique. Les citoyens pourront à nouveau s’exprimer au travers de mouvements qui joueront pleinement leur rôle de relais entre ceux qui exercent le pouvoir et leurs “administrés”.
Je n’entrerai pas dans le détail des embûches que les partis ont installées pour rendre difficile à de simples citoyens l’accession aux assemblées représentatives. C’est tout cela qui rend obligatoire la création d’un parti pour pouvoir participer au jeu démocratique de l’élection. Certains s’efforcent de le faire avec toute la transparence et la démocratie attendue en la matière, d’autres ont choisi de privilégier le seul objectif qui leur paraît pertinent : se maintenir, poursuivre sa carrière et empêcher de nouveaux venus de venir perturber leur terrain de jeu.
Je sais, je suis exagérément critique, mais, à y regarder de plus près …
Fasse qu’avec le temps, la volonté de transparence et les bonnes intentions des citoyens fondateurs de Pro Bruxsel ne s’étiole pas. C’est mon espoir. Il ne sera conforté que si les citoyens-électeurs peuvent encore croire en la sincérité de ce genre de démarche et prendre le risque de donner une signe clair au système en place.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire